ELDORADO
Installation
Concept, graphic design, writing, music & software development: Laurent La Torpille 2020
Coproduction: Stereolux
ELDORADO is an immersive and generative expedition, a bold quest towards a new, unexplored territory, in both the visual and sonic realms. It's a symphony of graphical, musical, and narrative elements where algorithms weave a ceaseless dance of improvisation.
The artist, Laurent La Torpille, has charted the map of this terra incognita with texts, musical and visual themes, and improvising algorithms. He envisions his digital partner, far more than a mere machine, as his alter ego, guided by innovative learning methods such as artificial neural networks.
The "presence" of the artist seems to resonate within the very soul of this digital entity, improvising with all these elements in real-time. This interaction suggests a dialogue between the artist and the machine, weaving an organic narrative that constantly evolves.
Through sounds, texts, and images, ELDORADO invites the spectator on a real-time voyage of discovery, charting the creation of a universe and a quest. It's a multisensory experience where each spectator becomes an explorer, crafting their own interpretation of what this journey to ELDORADO means. Each vision becomes a new land to discover, another facet of this polyphonic ELDORADO.
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ELDORADO est une expédition immersive et générative, une quête audacieuse vers un nouveau territoire inexploré, tant dans le domaine visuel que sonore. C'est une symphonie graphique, musicale et narrative où des algorithmes tissent une danse constante d'improvisation.
L'artiste, Laurent La Torpille, a tracé la carte de cette terra incognita avec des textes, des thèmes musicaux et visuels, et des algorithmes qui improvisent avec. Il envisage son partenaire numérique, bien plus qu'une simple machine, comme son alter ego, guidé par des méthodes d'apprentissage innovantes telles que les réseaux de neurones artificiels.
La "présence" de l'artiste semble se répercuter dans l'âme même de cette entité numérique, improvisant avec tous ces éléments en temps réel. Cette interaction suggère un dialogue entre l'artiste et la machine, tissant un récit organique qui évolue constamment.
À travers des sons, des textes et des images, ELDORADO invite le spectateur à un voyage de découverte en temps réel, cartographiant la création d'un univers et une quête. C'est une expérience multisensorielle où chaque spectateur devient explorateur, créant sa propre interprétation de ce que signifie ce voyage vers ELDORADO. Chaque vision devient une nouvelle terre à découvrir, un autre aspect de cette ELDORADO polyphonique.
Le texte qui suit est le texte original de ELDORADO. Servant de matrice à l'installation, il est utilisé comme une mine d'inspiration pour improviser, avec des phrases sélectionnées au hasard afin de créer de nouvelles combinaisons.
ELDORADO :
une sorte de chaos, impur et changeant
depuis le début la masse aride errait toujours
les lumières tournoyaient comme affolées d’horreur
cette ligne d’écume où la lumière commence
tournait silencieux dans le vaste univers
haletant et frissonnant d’effroi
aux lointains infinis et sans rien de vivant
et l’ombre ensevelit la matière apaisée
son contour demeurait près du flot incrusté
le char du chaos
la vapeur des brouillards ne voile point l’abîme
sous une prison d’obscurité
jusqu’à ce que sa chair soit descendue dans l’onde
en écarte toutes les voûtes
en moins de temps que la trace de l’écume
d’où la matière luit à tout moment
l’horizon vient et fuit tour à tour
la voûte d’où sort une lueur, complète l’apparition
a mesure qu’il se détruit, il apparaît
les formes obscures du chaos dans sa brume hagarde
de brusques gouffres de clarté
un forçat qui promène sa torche
questionner tout bas la matière palpitante
déserts sombres
ravins où l’on entend filtrer les sources obscures
chant du chaos où le néant oscille
les fragments de l’obscur
dans les lumières, les faisceaux croisés,aveuglés
dans les ténèbres, brillent comme des flambeaux
d'habiles stratagèmes visant à réguler les rayons
on les voit se mettre en place et se perfectionner
l’abîme s’en trouve illuminé et se révèle étrangement familier
dans un premier temps
comme issu d'une dilatation rapide
les électrons libres diffusent la lumière
tous ceux dont le ciel se couronne
le vaste et puissant fleuve
aux corps célestes
ils voyaient maintenant leur distance au corps céleste, varier
ayant besoin d’être orné savamment
alors le jour naissait
en silence un mince filet de lumière
penché sur l’eau profonde, ils crurent entrevoir un monde
bientôt la lumière croule comme une voûte
les marches du jour tremblent
tandis que, s’infiltrant dans le flanc du corps céleste
creusant chaque jour
parcourant de l’oeil les horizons inconnus
les électrons libres courant par la nuit sombre
ils éclairaient tout à coup le sol inhabité
comme un cours d’eau se perd dans un marécage
d’autres rameaux baignent les îles
si bien tracer dedans les eaux
l’œil ne peut juger au dedans
perçant les remparts entrouverts
déjà ses abîmes entrepoussés
que leur persévérance ignore la nuit
les organes respirent de l’air chargé d’émanations
capté par des cellules déterminées
sous un aspect apparent ou déguisé
comme un cours d’eau se perd dans un marécage
la colossale écluse naturelle
les eaux inaccessibles à nos regards recèlent
l'estuaire du fleuve n'était pas un bras de mer
Ils s'imaginaient que ce fleuve faisait le tour du monde
à travers un pays sans ressources
par son cours supérieur ou par ses hauts affluents
dans l’espace lisse des nomades
une illumination liquide surgit des profondeurs
le jour s'est creusé
une eau vive qui ne s’épuise jamais
le siège de mouvements incessants
se contracte ou s’étend, vibre ou reçoit des vibrations
là-bas, d’un flot d’argent brode la lumière
rampant sur l’onde
suaire aux blanches moires
l’astre aride craché par le chaos
à la gloire du vide, et du silence
amène un glissant ravage
la langueur irisée, tranchante et rusée
martyrs du hasard
tout s’engourdit
en torsades, sur la façade du néant
des sous-sols béants aux horizons auréolaires
formes obscures montées sur des corniches
les ravins rayonnent de plaies